Transports artisanaux

La mise en place du BRT est un projet qui a l’ambition d’améliorer tout le système de transport dans l’Agglomération du Grand Abidjan intégrant tous les modes de transport y compris les modes artisanaux que sont les taxis communaux et les minicars appelés gbakas.

Qu’est-ce que le Transport artisanal ?

Le transport artisanal regroupe les services de transport non régulés par les pouvoirs publics, et exploités par des privés, peu ou pas organisés, et mobilisant des types de véhicules variés.

1- Les caractéristiques du transport artisanal

Les caractéristiques communes au transport artisanal sont :

  • Le transport artisanal n’est pas subventionné. Il est composé d’opérateurs privés qui effectuent un service d’intérêt général. Le type de service proposé émerge spontanément pour répondre à des besoins de mobilité qui ne sont pas satisfaits par l’offre de transport public conventionné, soit parce qu’elle est inefficace ou insuffisante, soit parce qu’elle est inexistante.

 

  • Le transport artisanal regroupe un nombre d’opérateurs très important, et une atomisation progressive du parc couplée à une réduction de la taille des véhicules. La réduction de la taille des véhicules tient à la meilleure accessibilité permise par les deux-roues quand le réseau viaire n’est pas toujours de bonne qualité, ainsi qu’à la diffusion de véhicules importés d’occasion. La meilleure rentabilité des véhicules de faible capacité, plus accessibles en termes de capital, explique également l’explosion des deux-roues motorisés.
Minicars transports artisanaux
  • Guidés par la recherche de profit pour les opérateurs, les services des transports artisanaux sont souvent très réactifs et proposent des services extrêmement flexibles. Aussi, ces services apparaissent à cause de la rapidité et de l’intensité de l’urbanisation qui exacerbent les besoins de mobilité des populations locales. Toutefois, cette adaptabilité est assortie d’une qualité de service souvent médiocre (état des véhicules, conduite des chauffeurs, sécurité routière) et d’une fiabilité limitée (fréquence, couverture territoriale, accessibilité, information voyageurs).

Les difficultés que rencontrent les pouvoirs publics pour réguler le secteur du transport artisanal tiennent en grande partie à la nature hybride de ce service d’intérêt général, fourni par des opérateurs privés dont l’activité n’est pas toujours coordonnée et demeure principalement guidée par la recherche de profit.

2- Les services de transport de l’Agglomération du Grand Abidjan (AGA)

  • Les services de taxi-moto
    Les services de taxi-moto ou de tricycles partagés fournissent un service non-réglementé de transport à la demande de type « taxi ».

 

  • Les services de taxi-clandos
    Ils sont exploités sur des lignes qui sont quasi-fixes, sans pour autant être réglementés.

 

  • Les services de taxi réguliers : taxis horokilométriques et VTC
    Les services de taxi réguliers, exercés avec des licences ou par le biais d’applications de transport à la demande ;

 

  • Les services de transport collectif : Gbakas et taxis communaux
    Ils sont assurés par des exploitants dont le service est structuré à travers des lignes préétablies sans fréquences et sans normes de qualité.
Abidjan Taxis artisanaux bleus

Le transport artisanal mobilise des types de véhicules variés, des charrettes aux taxis-motos en passant par les tricycles, les minibus, les pirogues ou pinasses. Toutefois, le PMUA ne s’intéresse qu’à ceux qui contribuent en grande partie aux déplacements des populations de l’AGA : les taxis communaux du corridor du BRT et les Minibus desservant les communes du BRT.  

3- La place du transport artisanal

Le transport artisanal représente une offre incontournable (voire parfois l’unique offre de transport collectif dans certains secteurs) dans l’Agglomération du Grand Abidjan. En effet, il représente 80% de l’offre, un pourvoyeur d’emplois et un service à coût quasi nul pour les pouvoirs publics. Par contre, ce secteur est source de nombreuses externalités négatives :

 

  • Qualité de service médiocre,
  • Émissions de gaz à effets de serre,
  • Conditions de travail précaires.

Les différents services de transport artisanal ont fait face à l’inexistence, aux carences et au déclin de l’offre de transport public institutionnelle de la SOTRA et des taxis horokilométriques et ils représentent le principal mode de déplacement motorisé disponible pour les populations. 

 

Aujourd’hui, le transport artisanal assure une part modale dominante dans les systèmes de mobilité du Agglomération du Grand Abidjan.

 

Outre l’importance de la part modale que représente le transport artisanal de l’Agglomération du Grand Abidjan, le rôle crucial de ce secteur dans les sociétés et les économies se manifeste par le nombre d’emplois qu’il génère, directement ou indirectement.

PMUA transport artisanal Abidjan

Les artisans transporteurs perçoivent toute tentative d’amélioration de la mobilité comme une menace de leur revenus à des moyens de transport modernes afin de les extirper du système. Cette perception est pourtant aux antipodes de l’engagement du Gouvernement qui a fait du social le pilier de sa gouvernance et qui est toujours à l’écoute du peuple à travers plusieurs forums dont le cadre créé avec les acteurs de tous les secteurs économiques parmi lesquels figure le transport qui y tient une place de choix.

 

La création du Projet de Mobilité Urbaine d’Abidjan (PMUA) est plutôt la volonté de de l’Etat, de corriger les dysfonctionnements du transport artisanal et l’intégrer au système de transport global de l’Agglomération du Grand Abidjan afin d’améliorer la qualité de service et d’assurer la rentabilité de ses activités.

Formation & Alphabétisation

L’appui à la professionnalisation des chauffeurs et des entrepreneurs du secteur artisanal des transports, par la formation de 5 000 chauffeurs et 1 000 gestionnaires d’entreprises de transport en collaboration avec l’OSER, sur la base de programmes élaborés par le Ministère des Transports.

PMUA formation et alphabetisation

Protection sociale

Mise en œuvre d’un système de protection sociale pour les employés du secteur des transports artisanaux à travers :

  • Appui technique au développement d’un programme de protection sociale pour les acteurs du secteur des transports publics pour les travailleurs du secteur du transport artisanal et à la mise en place d’un système de collecte des cotisations.
  • Mise en place d’une couverture de sécurité sociale (santé, perte temporaire d’emploi et régimes de pension, programme de services de redéploiement de la main-d’œuvre) pour les conducteurs et les entrepreneurs du secteur du transport artisanal.
  • Développement de centres sociaux dans les pôles d’échange multimodaux aménagés par le projet. Dans ce cadre, il a été réalisé le Centre social pilote de la Gare Gbêba d’Adjamé.
    Ce centre est opérationnel depuis le 11 novembre 2021 et un personnel social y a pris service.
PMUA Centre Social Gare Adjamé

Renouvellement de la flotte de taxis communaux et de minicars

Dans le cadre du Projet de Mobilité Urbaine d’Abidjan (PMUA), il est prévu le renouvellement de la flotte de 2 000 taxis communaux et de 1 000 minicars par le mécanisme de mise à la casse des véhicules vétustes.


A cet effet, le projet facilitera l’accès des transporteurs artisanaux aux crédits acquéreurs pour l’achat de véhicules à des prix préférentiels et des facilités de remboursement.

La modernisation du transport artisanal avec un modèle économique adapté garantira la rentabilité des activités de transport.


Il est également prévu le développement de centres d’alphabétisation, de réhabilitation et d’autres types de formation dans les gares réaménagées par le projet.

PMUA Minicars Abidjan